Le Théâtre MONSIGNY

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Le Passé…

Alors que le peuple du bassin boulonnais est connu pour être bon public depuis le début du XIX° Siècle, courant volontiers le théâtre et tous les autres types de représentations artistiques, l’agglomération n’a pas toujours connu de structures culturelles…

De nos jours, on ne peut dissocier la Rue MONSIGNY du théâtre municipal qui l’occupe. Antérieurement, une salle avait existé dans la Rue de l’Ancienne Comédie, et encore au coin des Rues FAIDHERBE et THIERS.

Un immeuble fut construit sur l’emplacement actuel, le 3 septembre 1827, suivant les plans de LABARRE, l’architecte de la Colonne de la Grande Armée et de la Bourse de Paris. La première troupe qui y prend ses quartiers est celle de l’Ambigu-Odéon de Paris. Elle cherche un endroit où s’installer, son dernier théâtre ayant brûlé… Avec ceci, on doit préciser que cette troupe permettra de jouer tant des mélodrames, des comédies, des vaudeville et des ballets, que des opéras à Boulogne. L’existence d’une salle de spectacle dans la commune a bien failli être perdue en septembre 1854, quand le théâtre brûlait sous les yeux de Napoléon III…

La solution de rechange fut de construire un édifice provisoire Place NAVARRIN, qui permit aux gens des environs de continuer d’aller au spectacle jusqu’en 1860, quand fut inaugurée la nouvelle salle MONSIGNY, construite selon les plans de De BAYSER.

Voyons comment un incendie a pu prendre dans un théâtre, et faire plus de grand bruit encore que de feu au XIX° Siècle. C’est le 24 septembre 1854 précisément, que le désastre eut lieu.

Le préposé aux costumes du Théâtre MONSIGNY avait ce jour-la la garde de ses deux enfants, et… les laissa trop longtemps sans surveillance… Les garçons, de sept et dix ans, avaient des allumettes dans les poches. Certainement afin d’être plus libre de travailler, leur père les avait enfermés dans le magasin des accessoires. Les acteurs étaient en place, la mise en scène déjà écrite… le drame allait pouvoir se dérouler.

A onze heures et demi, le père revenant de son magasin n’eut que le temps de sauver ses deux enfants des flammes, ils étaient déjà inanimés. Une robe de mousseline leur avait servi de boute-feu pour mettre l’incendie dans le local…

Devant l’urgence de la situation, le père commence à combattre seul le sinistre, et, en ne donnant pas l’alerte tout-de-suite, perd un temps précieux. Il finira par donner l’alarme, tard, condamnant ainsi la salle.

Le Concierge, prévenu par les fumées, prend la décision de prévenir le Commissaire Principal, qui fait sonner le tocsin, et ouvrir enfin le magasin des pompes d’incendie. Le feu gagne. La population alertée, rejoint les Sapeurs-Pompiers de la ville dans leur combat, en dressant des échelles de toutes parts. Rapidement cette fois, viennent là, Maire, Conseillers Municipaux, Sous-Préfet, et Magistrats qui vont devoir enquêter. Bien sur tous ces notables sont suivis de la foule des badauds habituels en telle extrémité.

Un Groupe de Pompiers de Paris caserné à Capécure à ce moment-là, apporte son aide aux sapeurs de la ville. Et le Commandant du Camp d’HONVAULT prête la main à l’affaire aussi. Cinq-cents soldats sont ainsi mis à pied d’œuvre en plus des Pompiers. Mais… il n’y a que deux pompes… Napoléon III qui déjeunait à EQUIHEN, juge sa présence indispensable sur les lieux du sinistre. Il enfourche son cheval. Enfin, sur place, il réalise que rien ne sauvera le théâtre. Il donne l’ordre de protéger les habitations proches des flammes, et le Clairon sonne la Retraite. Le toît du théâtre peut enfin s’effondrer en toute tranquillité.

L’incendie aura blessé un soldat. Le drame a été évité. Mais c’est un bâtiment qui avait coûté 220 000 Francs à sa livraison qui est perdu. A rien n’a servi d’avoir terminé son chantier avec trois jours d’avance sur les prévisions.

Le Présent.

Le Présent.

L’actuel théâtre, construit à ce même endroit, compte aujourd’hui 1042 places. Sa première représentation, donnée le 2 juin 1860, fut « Lucie de Lammermoor », de DONIZETTI. Il perdit ses quatre belles statues de façade lors des bombardements qui l’ont endommagé pendant la Seconde Guerre Mondiale. Il connut son dernier incendie en 1964, et en fut métamorphosé, pour devenir l’édifice que toutes, tous dans le bassin, connaissent bien.

Souhaitons-lui encore une longue vie, il l’a bien mérité.

4 réflexions sur “Le Théâtre MONSIGNY

  1. En 1772 la première salle de spectacle fut crée par Mr Baret, loueur de carosse , en basse Ville où se situaient les lieux de divertissements- Située dans sa propriété commerciale, cette salle pouvait recevoir 500 personnes (300 assises sur des bancs et 200 première galerie)—- Des opéras-comiques,des tragédies,furent présentés mais aussi des bals et des banquets y étaient organisés, et cela pendant prés de 50 ans. .j’ai trouvé ce renseignement en faisant mes recherches. Le théatre est magnifique, avec ses dorures et ces rouges ,un bijou ;et votre reflexion trés bien comme d habitude; continuez

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