Eglise SAINT-WULMER de WIDEHEM

église de WIDEHEM Photo : Pierre LEQUIEN

église de WIDEHEM Photo : Pierre LEQUIEN

Église Saint-WULMER de WIDEHEM

XV° et XIX° siècles.

( Article collaboratif effectué avec Monsieur Pierre LEQUIEN, Maire de WIDEHEM )

église Saint-WULMER.

église Saint-WULMER.

Histoire : Saint WULMER, fils d’un Comte de BOULOGNE, vivait sous le règne du Roi DAGOBERT. Il devint moine à la suite d’un chagrin d’amour, puis vécut en ermite dans un bois du pays de SAMER. Il fonda des monastères, dont celui de SAMER en 710, avant de décéder. Sous les Carolingiens( VIII° et IX° siècles ), le village était une possession de l’abbaye de Saint BERTIN, située dans la ville de Saint OMER. Puis l’église de WIDEHEM dépendit longtemps de la paroisse de DANNES.

Lors de la Révolution, la population de la Commune avait élu une Municipalité réactionnaire qui protégeait les prêtres non schismatiques refusant de prêter le serment constitutionnel. Elle fut révoquée, et le District de BOULOGNE nomma une Commission chargée d’administrer la Commune.

Le 21 Décembre 1810, un Décret impérial en fit l’annexe d’HALINGHEN. En 1867, lors de la restauration du choeur, la « basse église » fut démolie, une « masure informe qui sert de nef » d’après le curé, M. LEFEBVRE. Il la remplacera par une construction plus robuste de trois travées, du même style. Une sacristie fut également ajoutée. Le financement des travaux fut assuré en totalité par l’initiateur du projet.

En 1868, l’église est partiellement reconstruite. Le clocher reste à sa position d’origine, entre le chœur et la nouvelle nef. Monseigneur LEQUETTE bénit l’église le 15 Mai de cette année-la.

En 1906, l’abbé GOURNAY, curé d’HALINGHEN et de WIDEHEM, n’accepta pas la Loi sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat, et refusa d’effectuer l’inventaire des bien paroissiaux. Il s’enferma dans l’église, les forces de l’ordre durent intervenir, tandis que des femmes récitaient des prières sur la place.

D’importantes modifications de l’intérieur de l’église furent entreprises par l’abbé DUFOUR, qui fut curé des paroisses de WIDEHEM et d’HALINGHEN jusqu’à son décès en 1982. On lui doit la pose d’un haut-lambris en faux bois autour du chœur , une opération rendue possible par la suppression des colonnettes. Le contrefort Sud-Est de la nouvelle nef ainsi que la toiture subirent des restauration de petites tuiles d’Ardoise en 1950, puis en 1987.

église Saint-WULMER - vitraux

église Saint-WULMER – vitraux

Le coq du clocher, emporté par une tempête, fut remis en place en 1991, puis déposé et restauré en Avril 2003. Il fut remplacé et muni d’un paratonnerre dix ans plus tard.

L’entrée( portillon, porte et pavement )fut remise en état en 2006. Ont été ajoutés un nouveau moteur pour la cloche, de nouveaux abat-sons, et une horloge électronique radio-pilotée en 2009. Le Christ en fonte d’acier du calvaire Rue de DANNES, fut dérobé en Novembre 2006 puis retrouvé sans son bras droit. Restauré, avec désormais un bras en résine, il a retrouvé sa place la même année.

Architecture : Au Moyen-Âge, l’abbaye de SAMER possédait le patronage de la paroisse, elle fit construire l’église( le chœur actuel )à la fin du XV° siècle. L’architecture est de style néo-gothique, avec deux travées dont une aveugle, et un nef de moindre qualité, sans doute plus petite parce que financée par les paroissiens.

La technique en damiers( moellons de Grès et morceaux de Silex trouvés sur place, dans les champs lors des labours )du curieux soubassement fut utilisée également pour de nombreuses églises environnantes( BERNIEULLES, ENQUIN-sur-BAILONS, PREURES… ). L’utilisation de la Craie pour les murs était fréquente en raison de l’importante présence de ce matériau dans le sous-sol. On trouve sur certains moellons de Craie tendre des graffitis parfois anciens.

Le clocher est situé entre le chœur et la nef, au dessus et au niveau de l’arc triomphal. Le chœur possédait cinq ouvertures, celle au centre du chevet a été murée pour permettre la création d’une porte donnant accès à la sacristie.

Cet élément contribue avec efficacité à dénaturer l’architecture globale de l’édifice. On trouve un passage muré sur le côté Ouest à l’extérieur du bâtiment. Il s’agit sans doute d’une entrée secondaire donnant directement accès au chœur, lorsque la sacristie n’existait pas. On a tout de même tenté de garder une certaine cohérence de style entre les trois parties, notamment dans la réalisation des voutes à l’intérieur, des contreforts et des baies à l’extérieur. Mais les raccords entre les différentes toitures restent assez maladroits.

Les proportions de la façade-pignon permettent d’obtenir un ensemble harmonieux et équilibré. A cet effet, la rosace de 3 m. de diamètre à l’extérieur est réduite du tiers à l’intérieur de l’église : cette partie seulement est visitée, le reste disparait dans les combles -Des combles qui, dans la partie récente, sont inaccessibles. Aucun accès n’a été prévu.

Les baies, dans la partie ancienne, semblent avoir été agrandies à la même époque. Peut-être pour donner plus de lumière dans le choeur après avoir condamné celles de la première travée ?

La cloche actuelle, fondue en 1891par CROUZET-HILDEBRAND, pèse 215 Kg. Son diamètre est de 735 mm. Une très belle Vierge illustre son flanc( la cloche précédente datait de 1769 ). On y trouve cette inscription : « L’an de grâce MDCCCCXXXXI, j’ai été baptisée par Edmond TELLIER Archiprêtre de BOULOGNE-sur-MER, nommée MARIE JOSÉPHINE AUGUSTINE par Auguste AGATHON-MAILLARD et Demoiselle Marie Alexandrine Joséphine HEMART du NEUFPRE mes parrain et marraine. Henry TERRY étant curé, Émile LACLOY Maire, Eugène TROLLE, Jean-Baptiste RIGAUX fabriciens. » Ornements :

église Saint-WULMER tête.

église Saint-WULMER tête (1).

Dans la partie la plus récente, les voutes d’ogive reposent sur des culs-de-lampe figurant cinq têtes d’Hommes( dont Saint-LOUIS et CHARLEMAGNE, puis probablement Saint-PIERRE et trois têtes de Femmes. On retrouve deux têtes de Femmes à l’extérieur de chaque côté du portail comme pour soutenir l’archivolte. Ces ornements sculptés présentent une assez bonne facture mais sont peu expressives.

Par contre les deux culs-de-lampe et les six chapiteaux( dépourvus de leur colonnette )de l’église originelle, bien que recouverts d’une épaisse couche d’enduit jaune et parfois détériorés sont historiés et présentent le style et des symboles médiévaux : feuille d’Acanthe, vignes, dragons, grotesque, etc…

cul-de-lampe 16me photo Pierre LEQUIEN

cul-de-lampe 16me photo Pierre LEQUIEN

Ces statues sont en cours de restauration. Il s’agit pour l’instant d’éliminer l’enduit épais qui ne permet pas d’apprécier la finesse du travail de l’artisan. Ces scènes historiées méritent d’être mises en valeur et étudiées de façon plus complète…

église Saint-WULMER tête (2)

église Saint-WULMER tête (2)

Dans cette partie de l’église, les deux clés de voute surprennent. L’une, très endommagée, représentait sans doute Saint-WULMER( ou Saint-HUBERT )ermite dans sa forêt puisqu’accompagné d’un Cerf… mais le personnage a disparu. L’autre représente un Agneau pascal dont la tête est très curieusement disproportionnée. Son corps est parsemé de petites cavités qui évoquent le pelage.

On remarque quelques personnages curieux qui parfois évoquent davantage la vie rurale que le propos religieux ; celui vu de dos avec une large chevelure et tenant deux volatiles par le cou, un autre de face, bien campé sur ses avant-bras, et un troisième( Singe ou diable ? ), bouche ouverte, trop, semble-t-il, puisqu’elle fut comblée ultérieurement, avec une capuche laissant dépasser ses oreilles pointues.

cul-de-lampe 16me 12 photo Pierre LEQUIEN

cul-de-lampe 16me 12 photo Pierre LEQUIEN

De l’autre côté une tête pleurante( ou riante ? )lui fait écho. Un animal fantastique sort d’une coquille, deux dragons se faisant face semblent se provoquer, et Saint-MICHEL enfonce son bouclier dans la gueule d’un dragon.

Sur l’un des couronnements, le buste d’un ange tient une sorte de banderole, et Saint-ANDRE tient sa croix, supplicié dont une partie est manquante.

Ces éléments présentent l’intérêt majeur de l’église de WIDEHEM, par leurs qualités historiques et plastiques.

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