A TRAVERS LE TEMPS… LES CORSAIRES DE BOULOGNE-Suite XVII.

"Le retour des corsaires". Tableau de Maurice ORANGE, propriété de l’État Français, en dépôt au musée de GRANVILLE.

« Le retour des corsaires ». Tableau de Maurice ORANGE, propriété de l’État Français, en dépôt au musée de GRANVILLE.

Ainsi, nous arrivons au terme de notre lexique des corsaires de Boulogne, en l’état actuel de nos recherches… Nous ne manquerions pas de vous proposer des mises à jour, si, au hasard de nos recherches, nous trouvions de nouveaux éléments ! 

C’est le 28 février 1779 que naît à Boulogne Denis THUEUX. Il se marie le 23 Ventôse An XI( 14 mars 1803 )à Jeanne Adrienne DEMAY. Le frère de l’épouse, Jacques Gabriel DEMAY, est leur témoin.

En décembre 1791, alors qu’un bâtiment de Newport est en train de sombrer, il intervient, et en sauve l’équipage. La ville d’outre-Manche lui décerne des médailles. En 1792( An I ), il commande une corvette, la Guillotine, pour les armateurs ALLARD aîné et COMBRET.

Sa carrière de corsaire est maintenant lancée, et il arraisonne un navire hollandais le 25 Brumaire An II( 15 novembre 1793 )au large du Cran aux Œufs. Ce malheureux bateau est drossé à la côte, et Denis n’ayant avec lui que trois matelots, demande de l’aide. Antoine MALFOY met un navire à l’eau, accompagné de « quelques citoyens et citoyennes ». A la rame, ces civils rejoignent le lieu de l’échouage, et l’équipage nordique est ainsi sauvé. Pour ces faits, Denis THUEUX est cité à l’ordre de la Convention.

Continuant quelques courses, la Jeune Yeltic est prise le 18 Pluviôse An III(6 février 1795 ). 1807 voit Denis THUEUX laisser là la course ; avant de terminer, il aura commandé cette année-la le Renard, de 4 obusiers et 10 canons, monté par 31 hommes, pour l’armateur DELAUNAY. Il aura pris avec ce navire le Dash, et le Thomas( en coopération avec le Rôdeur du Capitaine LEFORT ).

François-Noël TRUDIN naît en 1742. En l’An I( 1792-1793), il commande le Patriote pour l’armateur DALLARDE. Son Second est Auguste BECQUET. Aucune prise n’est relevée pour cette période du calendrier révolutionnaire.

Toujours avec ce navire, mais cette fois pour le compte du commissionnaire LERICHE, les débuts de l’An II n’apportent toujours pas la chance d’une prise. Du 21 Fructidor An V au 4 Brumaire An VI( du 7 septembre au 25 octobre 1797 ), notre Capitaine corsaire passe sur le Furet de Calais, 2 pierriers, 6 espingoles, 24 fusils, 12 paires de pistolets, 20 sabres pour 36 hommes d’équipage, pour l’armement MICHAUD et GRIMONPRE.

Le 12 Vendémiaire An VI( le 3 octobre 1797 ), François-Noël prend le Rebecca à la pointe des Perrées. Commencée sous de bons augures, cette course tourne à l’aigre… Le Capitaine de prise oublie de renverser le pavillon du Rebecca ! -Deux navires, l’un anglais et l’autre français, prennent le captif en chasse. Échappé, le Rebecca rejoignant la côte française se fait canonner par le fort d’Etaples ! Une corvette anglaise le canonne à son tour, et lui envoie trois péniches pour s’en emparer… François-Noël gagne son bord, et les péniches, prises de vitesse, font demi-tour… la prise est échouée, mais assurée. Toujours est-il que, peut-être par dépit, l’Anglais envoie encore quelques boulets de canons au corsaire… le Furet de Calais a été un peu secoué par l’échange de tirs ; il est avarié, mais tient bon… son équipage amarine le Rebecca. Celui-ci mouille sous la pointe d’Alprech. C’est donc ce curieux convoi, un corsaire avarié suivi de sa prise détériorée, qui rejoint le port de Boulogne le 15 Vendémiaire An VI à midi. Pour appeler à l’aide les navires proches, François-Noël tire un coup de pierrier. Tout le monde arrive enfin à bon port. Il semble que notre Capitaine laisse à ce moment la course, pour s’adonner à d’autres activités.

C’est à l’âge de 71 ans, que François-Noël TRUDIN, Capitaine de navire, s’éteint à son domicile de la rue Napoléon à Boulogne, le 29 mai 1813.

TRUQUET, né en 1764, est calaisien d’origine. Marié à Jeanne Marguerite DANGER, il prend la course à partir de Boulogne plusieurs fois.

Il finit une course du Génie en 1811, et prend avec ce navire le Dard et le Harriot.

Du 2 novembre 1813 au 3 février 1814, il commande le Dauphin, armé par REISENTHEL de Calais, à Boulogne. Pendant cette période, il prend le Shannon et le Limerick-Packet, en coopération avec le Renard.

Il est ensuite le Capitaine du Lynx en 1814 pour l’armateur FOUBE, et prend à cette occasion l’Infatigable.

Devenu habitant de Boulogne, il meurt à son domicile du Mont Saint-Adrien le 14 septembre 1819.

Pierre-Marie WASSELIN naît le 8 septembre 1765 à Boulogne. Il est le fils de Guillaume WASSELIN et de Marie BIEZ. On le baptise dans l’église Saint-Nicolas. Le 16 Nivôse An II( 5 janvier 1794 ), il épouse Jeanne Marguerite PALETTE. Jacques Antoine WASSELIN, son frère, matelot, est son témoin.

Pierre-Marie commande la quatrième course du Grand Napoléon 2 du 9 septembre 1807 au 5 janvier 1808, pour le compte de l’armateur CHOISNARD. Au cours de cette campagne, il s’empare, en coopérant avec le Rôdeur du Capitaine HURET, du Navigation et du Peggies. Seul, il prend aussi le Testimony, l’Harmonie, le Providence, l’Ebeneker, l’Edimbourg et le William.

Le Capitaine WASSELIN retrouve le commandement du Grand Napoléon 2 lors de la cinquième course de celui-ci, du 12 janvier au 28 avril 1808. Ce navire a vu entre-temps son armement s’étoffer, et a maintenant 6 canons de 4, ainsi que 54 hommes d’équipage à son bord. Seront « de bonne prise » le Seneca, le Jane, le Keturah, l’Elleker, le Hope et l’Octavia.

Alors du 19 septembre 1808 au 15 février 1809, Pierre-Marie commande cette fois le Grand Napoléon 3, passé de l’armement FOUBE de calais, à l’armement CHOISNARD de Boulogne, pour la somme de 25 000 Francs. Le navire est monté par 68 hommes d’équipage, et notre Capitaine va s’emparer avec lui de La Paix de Malte en coopérant avec le Génie du Capitaine CORNU. Leur prise partagée est vendue pour la somme de 310 000 Francs.

Bonne fortune ne s’arrête pas, Pierre-Marie prendra encore, seul ces fois-la, les Quatre sœurs, le Supply, l’Endeavour, le Betsy, le Providence.

Changeant encore de bateau, c’est avec le Joséphine, qu’il commande du 6 septembre 1809 au 17 février 1810, qu’il prend l’Anne et Marie, le Young Hendrick, le Bonne Intention, le Dangbarheidt. Il participe encore à capturer le Pocahontas.

Pierre-Marie WASSELIN décède à son domicile de la rue du Vivier à Boulogne, au numéro 18, en 1827.

Bibliographie : -Échec à NELSON -( Les Corsaires Boulonnais de la Révolution à l’Empire ). ABC2E

Webographie : -http://www.descendants-capitainescorsaires.org/res_recherche.php

-http://data.bnf.fr/12007694/tribunaux_de_prises/

-http://fournetmarcel.free.fr/corsaires.htm

-http://threedecks.org

BONS VENTS et BONNE MER, Moussaillons ! ! ! 

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