A TRAVERS LE TEMPS… LES CORSAIRES DE BOULOGNE… Suite VII.

Le retour des corsaires en 1806 Maurice ORANGE

Le retour des corsaires en 1806 Maurice ORANGE

Pierre-Louis Nicolas HARDOUIN naît en 1 748. Sa carrière de Capitaine corsaire commence alors qu’il a plus de quarante ans. Il prend le Commandement de L’Espoir en 1 793, pour l’armateur Jean MENNEVILLE. Ce navire est armé de huit pierriers, six espingoles, et compte trente-sept hommes d’équipage. Avec ces marins, il prend le Dispatch le 07 juillet, et c’est DUCHENNE, comme Capitaine de prise, qui l’emmènera au port.
Le 22 août de la même année, le corsaire est réquisitionné pour servir la République, par le Citoyen DALE. Ce dernier l’envoie aux Dunes-Libres( c’est le nom révolutionnaire de DUNKERQUE )pour commander la corvette Le Pandorre. Sa seule prise lors de cette mission est un navire hollandais, l’Amsterdam, qui sera vendu pour tout de même 2 186 119 Francs.
Pierre-Louis prendra son troisième commandement sur Le Boulonnais, unité de 14 canons, en 1 799.
Sa carrière épisodique de course finira pour de bon en Brumaire An IX( octobre 1 800 ), année de son décès.
Louis-Thomas HENIN nait le12 février 1 770, de Louis-Thomas HENIN et de Marie-Jeanne HURET. Il se marie avec Marie Isabelle BOURGAIN le 5 Vendémiaire An V( 26 septembre 1 796 ).
Il devient Capitaine corsaire en commandant la seconde course du Prospère, du 28 Ventôse au 11 Floréal An XII( du 19 mars au premier mai 1 803 ), pour les armateurs MOLEUX-CROUY et MENNEVILLE. Il prend alors le May ; la Nymphe ; le Hound ; le Waldridge ; l’Autumn ; le Theseus ; le Walpole et le Day. La majorité de ces prises ont été effectué seul, ou avec l’aide des bateaux corsaires  L’Impromptu et Le Voltigeur.
Louis-Thomas commandera le même navire pour sa troisième course, avec Jean-Gabriel HURET pour second. Avec leurs vingt-trois hommes, ils prendront cette fois le Gratitude( 200 tonneaux ) ; le Largo ; la Thétis ; la Providence et la Résolution( Sloop armé de quatre canons ). Le dernier de ces navires est enlevé à l’abordage, alors qu’il navigue sous la protection du convoi avec lequel il évolue, le 27 Messidor An XII( 16 juillet 1 804 ).
Avec L’Eglé qu’il commande en l’An XIV( 1 805 ), il n’a que onze hommes à bord. Il arrive néanmoins à prendre un Brick de 90 tonneaux au large de BOULOGNE le 22 Vendémiaire. Celui-ci traçait sa route de Douvres à Londres. Une frégate anglaise le prend à parti lorsqu’il revient au port chargé de son butin, et lui tue un Homme et en blesse deux autres. Mais elle ne l’empêche pas de revenir. Le 9 Frimaire de la même année( 30 novembre 1 805 ), il prend le Trois Frères, en collaboration avec Nicolas et Jacques-Oudard FOURMENTIN.
C’est près de dix ans plus tard que le Capitaine Louis-Thomas HENIN décèdera. Ne survivant pas à l’épopée de l’Empire, il disparaitra en 1 815.

Pierre-Antoine HENIN est né à BOULOGNE le 19 juin 1 776. Il est le fils orphelin de Pierre Antoine HENIN décédé avant le 14 Brumaire An IV( 5 novembre 1 795 ), date à laquelle il aurait du épouser Marie-Jeanne TRUQUET. Maman va faire face, et préparer comme elle le doit son fils à un destin pour le moins extraordinaire.
Ses débuts en tant que Capitaine corsaire se font sur L’Oiseau n°2, dont c’est la troisième course. L’armateur DUJAT-WALLET s’impatiente, car « le poisson ne mord pas »: Le corsaire ne fait pas de prise, et la tempête cause des avaries au bateau. La course coûte aux actionnaires, ce qui est fâcheux… Néanmoins, un Brick est enfin pris( sur son lest, c’est-à-dire… vide ), et L’Oiseau n° 2 laisse un Capitaine de prise à bord pour le ramener à bon port. Ce bateau porte-t-il malchance à Pierre-Antoine ? -On peut se le demander, car pour sa quatrième course, en 1 810, il rentre encore sans prise, sans butin…
Et enfin, lors de la campagne du 12 septembre au 18 décembre 1 810, alors qu’il commande la première course du Bon Génie pour l’armateur J. B. CASTINEL, le Capitaine HENIN prend les Thomas et Betsy ; Shield ; Sarah.
Les lendemains semblent vouloir se faire radieux… mais la mer, cruelle Femme, sait aussi se faire méchante, et faire attendre… Revenu en course, Pierre-Antoine HENIN fut pris par l’Anglais. Prisonnier sur un ponton, il savait qu’il n’avait que peu de chances d’en sortir libre rapidement. On ne sait comment il put rencontrer la Dame, si des suppositions peuvent toujours être faites… mais toujours est-il qu’il demanda à épouser une Anglaise. Les Marins de Sa Majesté avaient l’habitude( et la règle )d’être moins sévères avec les Hommes mariés. Voici notre Capitaine corsaire qui convole, et se promène quasi-libre dans la campagne anglaise, au bras de son épouse.
Mais… les champs et les bosquets, les prairies du Kent n’ont pas le même Vert à ses yeux que sa campagne boulonnaise. Un soir… il quitte sa Femme, l’Angleterre, et rentre à BOULOGNE. Regarder ses camarades partir en course et les attendre au quai ne lui plaît pas ; il reprend une lettre de marque, et la mer.
Cruelle mer… c’est au milieu du détroit que son ennemi le capture à nouveau. Selon la tradition… si on ne pend pas les corsaires… une fois évadés et repris, c’est le contraire souvent. Le voila donc condamné à la pendaison ! La légende raconte qu’il avait déjà la corde au cou, lorsque survint sa Femme, avertie par on ne sait qui. La voila qui tempête, fait rage, et le réclame, le revendique… Ainsi… les soldats de Sa Majesté le gracient.
C’est ainsi grâce à l’action de son admirable épouse que Pierre-Antoine HENIN put vivre jusqu’en         1 840, et profiter de sa retraite jusque l’âge de 64 ans.

On ne sait que peu de choses de Pierre Antoine HORNAY. On sait de lui qu’il commande en l’An II( 1793 )l’Égalité, pour l’armateur Francis TRUDIN. Corsaire armé à BOULOGNE, il le fut aussi à CALAIS.
Bibliographie :Échec à NELSON -( Les Corsaires Boulonnais de la Révolution à l’Empire ). ABC2E

Webographie : -http://www.descendants-capitainescorsaires.org/res_recherche.php

-http://data.bnf.fr/12007694/tribunaux_de_prises/

-http://fournetmarcel.free.fr/corsaires.htm

-http://threedecks.org

A SUIVRE…