Jules LECOMTE

Jules LECOMTE

Jules LECOMTE

Un Dandy touche-à-tout : Jules LECOMTE.

Jules LECOMTE est né à Boulogne, le 27 juin 1810, dans le quartier de Saint-Pierre. A cette époque, la cité s’enorgueillit encore de son statut de ville impériale.
Pourtant, les vainqueurs d’Austerlitz ont quitté leurs camps, il y a presque cinq ans déjà, afin d’aller signifier aux Kaïserlicks que la réputation de leur Empire ne valait rien. Eux qui avaient connu les guerres que leur livrait l’Europe entière, ne se laissaient pas impressionner.
Encore, les navires construits pour aller envahir l’Angleterre achèvent leur vie à quai, sans avoir connu la guerre en mer.

Né à ce moment, grandissant dans ce quartier de Marins, l’enfance de Jules a été bercée de récits de Matelots, de Capitaines, de monstres, de Corsaires et de soldats.

Pour son père Jean-Baptiste, Officier au 42° Bataillon, et Capitaine au long cours, il est hors de propos que son fils se destine à une autre carrière que celle de la mer. La vie va en décider autrement. Jules commence l’école au Pensionnat Blériot, réputé pour le mauvais enseignement qu’on y donne, dans la Rue Siblequin…

Las, l’école ne le fatiguera pas trop longtemps. A 16 ans, il prend la mer comme pilotin( jeune marin étudiant pour être Officier de la Marine Marchande ). Il devient ensuite second, puis premier Lieutenant. De 1826 à 1830, il navigue six fois vers l’Île Bourbon( Aujourd’hui La Réunion ), et La Martinique. Puis il embarque comme « Officier de route » sur le « Courrier des Indes », pour aller à la pêche à la Baleine, et ensuite rallier le Cap de Bonne Espérance.

Alors, la vie l’a assez mûri pour le rendre célèbre. En 1834, il a vingt-quatre ans, est grand et mince, bien bâti. Il porte les cheveux longs, sa barbe est entretenue, et sa moustache fine. Il a bonne mémoire, et on dit de lui que son intelligence est remarquable, que ses yeux opales montrent une grande fierté, et une très grande gentillesse. Il décide de mettre à contribution sa forte imagination, et abandonne la carrière de Marin.

Jules est aussi un contemplatif. Il s’installe au Havre, puis à Rouen, pour se lancer dans l’Ecriture. On lui doit des périodiques sur la pêche, « Le Navigateur », « La revue maritime », et « La France maritime ». Il monte et s’installe dans la capitale.

Il est de bon goût, toujours bien habillé, son physique l’aide à se faire recevoir dans le monde artistique. Il commence à fréquenter les salons de la Bourgeoisie. Il s’expatrie ensuite en Angleterre et en Italie de 1838 à 1848. Il écrit des livres nombreux et variés ; romans maritimes, études de moeurs, livres d’Histoire… dans son roman « Les Smogglers », il parle beaucoup de Boulogne. L’action se passe à Ambleteuse.

Variés sont ses savoir-faires, ses intérêts. Sous le Second Empire, il écrit « les pontons anglais ». Une demi-douzaine de romans de moeurs suivent, puis deux ouvrages historiques, « Histoire de la révolution de février », et « Histoire de l’Armée d’Orient ». Il compose quelques Comédies, il traduit « Othello » en vers, et crée « Une loge d’Opéra », dans laquelle Coquelin Ainé fera un de ses débuts au Théâtre Français. La pièce obtient un triomphe tant à Paris qu’à Boulogne.

Il met en exergue des sentiments de philanthropie ainsi que du patriotisme dans « La charité à Paris ». L’Académie Française couronne le roman en juillet 1861.

Guide_bibliographique_de_la_littérature_française_de_1800_à_1906

Guide bibliographique de la littérature française de 1800 à 1906

Mousse, pilotin, Navigateur, Officier de pêche, Officier de la Marine Marchande, journaliste, romancier, historien, poète, auteur… que n’aura pas fait, dans quelles parties de quelles professions n’aura pas marché cet esprit brillant, Jules LECOMTE… né « margat », la vie ne semblait pas devoir lui offrir de choix variés… de nombreuses décorations étrangères et françaises lui furent remises. Il reçut même, la Légion d’Honneur, le 30 décembre 1850. Son étoile avait brillé haut dans le firmament des Arts et de la Bonne Société…

Elle s’est éteinte le 22 avril 1854 à Paris…

Ce jour-la, la vie abandonnait celui dont le biographe Eggenberger a dit : « On se demande comment cet excellent journaliste, ce maître du roman et de la presse, qui fut en cet âge d’or de la chronique l’un des plus lus et des plus goûtés, parvint à acquérir son instruction littéraire et une Culture aussi brillante qu’étendue. Cette lacune nous éclaire sur l’un des aspects de son caractère : Jules LECOMTE est un autodidacte. »

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