Quel est le lien entre…

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.. Une affiche de pub d’Air France, une pièce de 10 francs, ou encore le trophée des Sept d’Or, et l’abstraction lyrique ??? C’est le peintre Georges Mathieu, né à Boulogne !!! Né à Boulogne le 27 janvier 1921, après avoir fait des études de lettres, de droit et de philosophie à Lille, Georges Mathieu commence à peindre en 1942. Dès l’Après-Guerre, opposé à l’abstraction géométrique, il se fait le chantre de l’abstrait libre, en tout cas libéré des contraintes de l’abstraction classique. Il nomme ce courant l’abstraction lyrique et en devient le principal penseur.

La Liberté, c’est le vide !

Au début de sa carrière, il ne se consacre cependant pas entièrement à son art, encore, et devient, en 1947, directeur des relations publiques de la compagnie maritime américaine United States Lines, qui exploite cargos et paquebots, dont le fleuron, l’United State, retiré du service en 1969, est encore à quai dans le port de Philadelphie. C’est dans les années cinquante qu’il commence à s’inspirer, pour ses titres, de grands moments de l’histoire de France. En 1954, à la galerie Rive Gauche, il expose sur le thème « Les Capétiens partout« , il témoigne de sa passion pour le Moyen Age, avec des toiles telles « La bataille de Bouvines » , ou encore, le tableau éponyme de l’exposition, hommage à Hugues Capet, fondateur de la dynastie. Tout au long de sa carrière, il entretiendra ce penchant pour cette période de l’histoire,  et l’on peut se souvenir de sa célèbre « Bataille de Hastings« , en 1956, ou encore, bien plus tard, de « La Délivrance d’Orléans par Jeanne d’Arc« , en 1982.

Les Capétiens partout

Les Capétiens partout

Sans esquisses préalables, armé de tubes de couleurs, peignant volontiers devant son public, il est bientôt qualifié par Malraux de « calligraphe occidental », et entame une série de voyages au Japon, aux Etats-Unis, au Brésil, en Argentine, au Liban, en Israël…  tandis que ses œuvres sont désormais exposées dans toute l’Europe. Mais Georges Mathieu s’exprime également bien au-delà des limites de la peinture. Dès 1964, il lance un appel à la jeunesse, partisan d’une éducation qui mettrait la sensibilité et l’art au cœur des préoccupations, et ne répondant plus uniquement aux impératifs économiques. C’est une éducation vouée au progrès humain qu’il défend avec ardeur…  En 1976, sous la présidence de Valéry Giscard-d’Estaing, il est administrateur de la Société d’encouragement aux Métiers d’Art mais aussi nommé par le Ministère de l’Education Nationale, membre de la Commission pour la réforme de l’enseignement artistique. Diversifiant les supports de sa créativité, Il s’essaie, dès les années soixante également, au design, meubles, bijoux, cartons pour la Tapisserie des Gobelins, et dessine notamment une série pour les Porcelaines de Sèvres.

Composition dorée, Sèvres, 1967.

Composition dorée, Sèvres, 1967.

Mais c’est bien pour sa série d’affiches publicitaires pour Air France, et pour la fameuse pièce de dix francs de 1974 qu’il est le plus connu. Les quatorze affiches pour Air France, en 1967, placardées dans tous les aéroports internationaux, met en scène les destinations de la compagnie aérienne française : La France, le Mexique, La Grèce, l’URSS, les Etats-Unis… tous les grands pays desservis par la compagnie.

Affiche Air France- URSS

Affiche Air France- URSS

Exposé dans le monde entier, son style n’est pourtant pas figé. En 1985, Il opère son « Tournant Cosmique »… Il délaisse la figure centrale pour distribuer les formes partout sur la toile, tandis que l’exposition de ses œuvres s’accélère encore. Pressentant que « le signe précède sa signification« , il est le précurseur d’une esthétique nouvelle et sans concession, reconnu comme un des plus grands artistes contemporains français. C’est dans une autre Boulogne, à Boulogne-Billancourt, qu’il décède, le 10 juin 2012. Son œuvre aujourd’hui, est présente dans soixante-dix-neuf musées et collections publiques du monde entier… le Musée de Boulogne-sur-mer n’est pas en reste, auquel le peintre, n’oubliant pas sa ville natale, à laquelle il demeure très attaché, a fait don, en 2008, de quinze œuvres, témoignant de l’évolution de son œuvre entre les années cinquante et les années quatre-vingt-dix.

Mon premier paysage est celui des remparts qui entourent le château. Mon second est celui de la mer qui me donne cette soif de l’espace, non pour lui-même, mais pour la conscience que j’en ai. 

Treize huiles sur toile et deux gouaches vous y attendent dans la salle qui lui est consacrée, où sont également exposées les quatorze affiches Air France. Pour en savoir plus, le site officiel consacré à Georges Mathieu : http://georges-mathieu.fr/ Et ne nous privons pas d’une improvisation partagée entre Georges Mathieu et le compositeur Vangelis…

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