Les Yeux Dans La Hune, solidaire des salariés de Findus !

L’usine Findus à Capécure. Source : France3 Nord-Pas-de-Calais. Vous savez ? Les bâtonnets Croustibat !  10 millions d’euros d’investissement, entre 2012 et 2014 !

Nous ne sommes pas seulement un site culturel. Pour nous, « alternatif et communautaire » sont des termes qui ont un sens. Nous, les Vigies de la Hune, sommes aussi des citoyens, très attachés à notre ville et à sa région. Et c’est avec tristesse que nous avons appris les menaces qui pèsent sur près de 250 travailleurs de Findus, à Boulogne-sur-mer, mais aussi sur les salariés de tous les sous-traitants… Quelque 400 familles ! Et nous sommes résolument solidaires !

L’histoire est classique, elle ressemble à toutes celles qui expliquent, sans jamais les excuser, tous les plans de licenciements qui pèsent sur les épaules des salariés, à Boulogne et ailleurs. Une histoire banale, qui a déjà brisé bien des vies…

Dès le 15 mai 2015, le Figaro annonçait que LION CAPITAL, fonds anglais qui s’était offert la marque il y a sept ans, et qui cherchait à la revendre depuis trois ans déjà, avait trouvé le repreneur idéal, NOMAD... Depuis 2012, la gestion et le capital de Findus était d’ailleurs entre les mains de trois sociétés :

  • Lion Capital, avec 33% du capital
  • deux banques anglaises, JPMorgan (32,8%) et HighBridge (29,8%).

Selon Lion Capital, c’est la société IGLO, rachetée elle-même le mois dernier par un autre fonds financier, Permira… du groupe Nomad !!! Dont les sièges se situent… aux îles Vierges britanniques et dans la City de Londres…

 » Selon nos informations, ce projet a été évoqué par James Hill, PDG du groupe Findus, lors d’une réunion interne le 7 mai dernier à Boulogne-sur-Mer. Dans la langue de Molière, le patron écossais n’a pas caché l’incertitude pesant sur l’avenir du groupe et sur le cluster France-Europe du Sud, dirigé depuis neuf ans par Matthieu Lambeaux.  »  Keren Lentschner, Le Figaro, 14/05/2015.

On comprend, face à cette complexité, l’inquiétude justifiée qui s’empare des salariés boulonnais et de leurs syndicats.

Les décisions les concernant sont prises bien loin de Boulogne ! Le 28 mai, pour en savoir plus, Ils ont obtenu la tenue d’un comité central d’entreprise extraordinaire… Inquiétude d’autant plus justifiée que la concurrence au sein d’Iglo est rude.

Dans le groupe IGLO, en Allemagne, l’une des plus grosses usines européennes de poissons surgelés à Bremerhaven dessert déjà le marché français et sa production est trois fois supérieure à celle de l’usine de Capécure… De là à craindre une relocalisation sur ce site allemand, et la fermeture du site de Boulogne, il n’y a qu’un pas.

« Une vente de Findus a Nomad (la maison-mère d’Iglo, ndlr) pourrait signer la fin de Boulogne-sur-Mer à court ou moyen terme. Pourtant, notre outil est compétitif. Mais les sites industriels d’Iglo auraient les capacités de production suffisantes pour absorber la fabrication des produits Findus », explique Laurent Prévot, délégué CFDT Findus interrogé par LSA. Source bfmbusiness.

Alors ? Findus en perte de vitesse ? Pas vraiment ! 1,4 milliard d’euros de chiffre d’affaires et la plus forte croissance enregistrée, ces dernières années: le groupe a triplé de taille en dix ans. En 2014, les ventes ont progressé de 4,7%…  Grâce au travail de ses salariés !

Mais il semble que ce cela ne fasse pas partie des préoccupations de Lion Capital, ni de Nomad…

(Ironiques, les campagnes de pub de Findus ?! A posteriori seulement !)

Depuis le 3 juin, un autre repreneur est en lice, le fonds Florac, fondée en 2009 et présidé par Marie-Jeanne Meyer, actionnaire du groupe Louis Dreyfus dont elle a été directeur général entre 2003 et 2007….

Les salariés de Boulogne ne sont pas dupes… L’offre de NOMAD semble plus solide, aux yeux de Lion Capital et du PDG de Findus, James Hill, dont la visite sur le site de Boulogne, le 7 mai, n’a pas rassuré les travailleurs.

Et le 4 juin, Hill confirmait que les négociations se poursuivraient exclusivement avec NOMAD.

(New York Stock Exchange, sur Wall Street.)

Mais qui est ce groupe NOMAD, qui vient de racheter IGLO et qui vole au secours, non des salariés, mais des profits de Findus ?

*

Siège aux îles Vierges, nous l’avons dit…

Créé il y a un an par deux entrepreneurs américains, Noam Gottesman, cofondateur du « hedge fund » GLG Partners, et Martin Franklin, fondateur et président exécutif de Jarden, propriétaire de plusieurs marques grand public.

Noam Gottesman ? On sait de lui qu’il était au mariage de Beyoncé, mais on s’en moque un peu… et qu’il fait partie du classement des milliardaires de Forbes…

Et Martin Ellis Franklin, tout va bien aussi pour lui. Les éponges Spontex, les gants Mapa, c’est lui.

2,6 milliards pour racheter Findus ? Une bagatelle ! Ils sont déjà maîtres, par le rachat d’Iglo, de Findus Italie, pourquoi ne pas continuer ? Et le fonds américain Pershing Square soutient l’initiative, à hauteur de 21,7%…

En tout cas, les salariés de Boulogne sont bien conscients que les firmes ne sont pas des organisations humanitaires : Les deux loups de Wall Street aux dents longues risquent de les croquer tout cru.

Reste à savoir si les démarches des salariés auprès du gouvernement porteront leurs fruits, comme il leur a été promis lors de la campagne électorale de 2012.

Les métallos de Florange, eux, abandonnés, gardent de cette expérience un souvenir cuisant…

Les Yeux dans la Hune, solidaire des travailleurs de Findus-Boulogne !!! Et nous nous tenons à leur entière disposition pour relayer leur parole et leur combat.

Les Vigies de la Hune.

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